Le coma diabétique peut être fatal sans intervention rapide. Apprenez à reconnaître les symptômes, les causes et les traitements et les gestes qui sauvent et les stratégies de prévention pour agir avant qu’il ne soit trop tard. Il faut savoir, que le délai entre l’apparition des premiers symptômes et la prise en charge médicale influence considérablement le pronostic et les éventuelles séquelles.

Coma diabétique : Complications du diabète

Le coma diabétique représente l’une des complications les plus graves du diabète, nécessitant une intervention médicale immédiate. Cette urgence vitale touche malheureusement plusieurs milliers de personnes chaque année en France. D’après les données récentes, environ 2 % des personnes diabétiques feront l’expérience d’au moins un épisode de coma au cours de leur vie.

Diabète type 1 et diabète type 2 concernés

Qu’est-ce qu’un coma diabétique et comment se déclenche-t-il ?

Le coma diabétique correspond à une perte de conscience prolongée résultant d’un déséquilibre glycémique majeur. Il ne s’agit pas simplement d’un « malaise » passager, mais bien d’un état pathologique grave où les fonctions cérébrales sont compromises.

Ce qui se passe dans l’organisme est assez complexe. Le cerveau dépend presque exclusivement du glucose pour fonctionner. Quand les niveaux de sucre dans le sang deviennent soit trop bas, soit trop élevés pendant une période prolongée, les cellules cérébrales ne peuvent plus assurer leur fonctionnement normal. Ce n’est pas tant le niveau absolu de glycémie qui pose un problème, mais plutôt la rapidité avec laquelle ce déséquilibre s’installe. Le cerveau n’a tout simplement pas le temps de s’adapter.

 

Deux types de coma diabétique : Hypoglycémique et hyperglycémique

Il existe deux formes principales de coma diabétique, diamétralement opposées dans leurs mécanismes :

  • Le coma hypoglycémique survient lorsque la glycémie chute brutalement en dessous de 0,4 g/L (ou 2,2 mmol/L). Cette situation est souvent liée à un surdosage d’insuline ou d’antidiabétiques oraux, un repas sauté ou un effort physique intense non compensé.
  • Le coma hyperglycémique apparaît quand la glycémie s’élève considérablement au-delà de 6 g/L (33 mmol/L). Il peut prendre deux formes : l’acidocétose diabétique (principalement chez les diabétiques de type 1) ou le syndrome hyperosmolaire (plus fréquent chez les diabétiques de type 2).

Les mécanismes physiologiques diffèrent radicalement. Dans l’hypoglycémie, c’est la privation de glucose qui met le cerveau en souffrance. À l’inverse, dans l’hyperglycémie, c’est l’accumulation excessive de glucose et les déséquilibres métaboliques associés (acidose, déshydratation) qui perturbent le fonctionnement cérébral.

D’ailleurs, on observe que certains patients sont plus susceptibles de développer un type particulier de coma. Par exemple, les personnes âgées diabétiques de type 2 présentent un risque accru de syndrome hyperosmolaire, tandis que les jeunes diabétiques de type 1 sont davantage exposés aux risques d’acidocétose.

Signes avant-coureurs et symptômes à surveiller

Symptômes précoces du coma hypoglycémique

L’hypoglycémie sévère ne survient généralement pas sans prévenir. Elle s’annonce par une cascade de symptômes que tout patient diabétique devrait savoir reconnaître :

Les premiers signes, souvent appelés « signes adrénergiques », sont liés à la réaction de l’organisme qui tente de contrer la baisse de glucose :

  • Sueurs froides et abondantes
  • Tremblements incontrôlables des extrémités
  • Palpitations cardiaques et accélération du pouls
  • Sensation de faim impérieuse
  • Pâleur soudaine

Si l’hypoglycémie s’aggrave, les signes neurologiques apparaissent. Ils sont particulièrement inquiétants car ils indiquent que le cerveau commence à souffrir :

  • On remarque généralement une confusion mentale, des difficultés d’élocution ou des propos incohérents. La personne peut sembler ivre sans avoir consommé d’alcool. Sa vision peut devenir floue ou double, et des comportements inhabituels peuvent survenir parfois même agressifs ou inappropriés.
  • Sans intervention, la situation évolue vers des troubles de la conscience plus graves : somnolence, puis perte de connaissance et finalement le coma. Cette progression peut être très rapide, parfois en moins de 30 minutes, surtout chez les patients traités par insuline rapide.

Symptômes précoces du coma hyperglycémique

Contrairement à l’hypoglycémie qui survient brutalement, l’hyperglycémie sévère s’installe généralement de façon progressive sur plusieurs jours. Cette évolution plus lente est parfois trompeuse, car elle peut donner l’impression fausse que la situation n’est pas urgente.

Les premiers signes sont souvent confondus avec une simple fatigue ou une infection banale :

  • Soif intense et persistante, impossible à étancher
  • Mictions fréquentes, y compris la nuit
  • Fatigue écrasante, disproportionnée par rapport aux activités
  • Sécheresse buccale et peau qui « tire »

À mesure que la glycémie continue d’augmenter, d’autres symptômes plus inquiétants apparaissent :

  • La respiration devient profonde et rapide (respiration de Kussmaul), avec une haleine caractéristique rappelant l’odeur de pomme ou d’acétone. Cette respiration particulière est une tentative de l’organisme pour éliminer l’excès d’acides qui s’accumulent dans le sang.
  • Des troubles digestifs surviennent presque toujours : nausées persistantes, vomissements, douleurs abdominales, parfois confondues avec une appendicite. Diabète et diarrhée est un duo fréquent également. La déshydratation s’aggrave, visible par des yeux enfoncés et une perte de poids rapide.

Coma diabétique : Quand faut-il s’inquiéter ?

Les signaux d’alarme nécessitant une action immédiate : Certains signes doivent déclencher un appel immédiat aux services d’urgence (15 ou 112). Il ne faut pas hésiter, même en cas de doute.

Pour l’hypoglycémie sévère :

  • Incapacité à avaler une solution sucrée (risque de fausse route)
  • Confusion mentale majeure ou agressivité inhabituelle
  • Convulsions ou mouvements anormaux
  • Perte de conscience, même brève

Pour l’hyperglycémie sévère :

  • Respiration très rapide et profonde
  • Vomissements incoercibles empêchant l’hydratation
  • Douleurs abdominales intenses
  • Somnolence inhabituelle ou difficultés à rester éveillé.
Présentation d'une femme avec lecteur de glycémie pour hyperglycémie symptômes

Causes et facteurs de risque du coma diabétique

Causes coma hypoglycémique

La chute brutale de la glycémie résulte généralement d’un déséquilibre entre les traitements hypoglycémiants et les apports alimentaires.
  • Le surdosage insulinique est la cause la plus fréquente, soit par erreur de dosage, soit par injection mal adaptée aux circonstances. Par exemple, un patient prend sa dose habituelle d’insuline rapide avant un repas, mais est interrompu par un appel urgent et n’a finalement pas mangé. Résultat : une hypoglycémie sévère deux heures plus tard.
  • L’exercice physique intense non anticipé représente un autre facteur majeur. L’activité musculaire augmente considérablement la consommation de glucose, pouvant provoquer une hypoglycémie plusieurs heures après l’effort si l’insuline ou les médicaments n’ont pas été ajustés.
  • La consommation d’alcool est particulièrement dangereuse, car elle inhibe la production de glucose par le foie tout en masquant les symptômes d’hypoglycémie. D’ailleurs, les situations festives combinent souvent plusieurs facteurs de risque : alcool, activité physique (danse) et repas retardés ou irréguliers.

Causes coma hyperglycémique

Le coma hyperglycémique survient généralement dans des contextes assez précis :
  • Les infections représentent le déclencheur n°1 de l’acidocétose diabétique, particulièrement chez les diabétiques de type 1. Une simple infection urinaire ou respiratoire peut suffire à déséquilibrer complètement le métabolisme en augmentant les besoins en insuline de 20 à 30 %.
  • L’interruption du traitement insulinique, qu’elle soit volontaire ou accidentelle, constitue un risque majeur. Cette situation peut résulter d’un problème technique (pompe défectueuse), d’une rupture d’approvisionnement, ou parfois d’une décision du patient en raison de difficultés psychologiques ou sociales.
  • Le stress physiologique intense comme une intervention chirurgicale, un accident ou un infarctus entraîne une libération massive d’hormones de stress qui antagonisent l’action de l’insuline.

Acidocétose, coma hyperosmolaire : Populations à risque

Certains profils de patients présentent une vulnérabilité particulière :
  • Les personnes âgées cumulent plusieurs facteurs de risque : sensibilité accrue à l’hypoglycémie, perception altérée des symptômes d’alerte, et souvent polymédication qui complique la gestion du diabète. Chez ces patients, le coma hyperosmolaire peut s’installer très insidieusement.
  • Les adolescents diabétiques de type 1 traversent une période délicate où les changements hormonaux perturbent l’équilibre glycémique, tandis que les enjeux psychologiques peuvent conduire à une négligence du traitement. Les statistiques montrent que c’est dans cette tranche d’âge que le risque d’acidocétose récidivante est le plus élevé.
  • Les personnes vivant seules, quel que soit leur âge, sont également plus exposées, car elles ne bénéficient pas de la vigilance d’un entourage qui pourrait repérer les signes précoces de décompensation.

Gestes d'urgence et premiers secours : Votre action compte

Protocole d’action face à une suspicion de coma hypoglycémique :

Face à une personne présentant des signes d’hypoglycémie sévère, chaque minute compte. Voici la marche à suivre :

  • Si la personne est consciente et capable d’avaler sans risque, administrez immédiatement 15 à 20 grammes de sucre à absorption rapide : 3 morceaux de sucre dissous dans l’eau, un verre de jus de fruit, ou du gel de glucose. Attendez 15 minutes et revérifiez l’état de conscience et, si possible, la glycémie.

Conduite à tenir face à une suspicion de coma hyperglycémique

Face à une personne présentant des signes de décompensation hyperglycémique, la situation est tout aussi urgente, mais la prise en charge diffère :

  • Première chose à faire : contacter immédiatement les services d’urgence (15 ou 112). Contrairement à l’hypoglycémie, l’hyperglycémie sévère ne peut pas être corrigée efficacement sans intervention médicale spécialisée.
  • En attendant les secours, si la personne est consciente, encouragez-la à boire de l’eau plate en petites quantités, mais fréquemment. La déshydratation est l’un des dangers majeurs de cette situation, et même une hydratation modeste peut aider à limiter les complications. Vous pouvez installer en position semi-assise le malade pour faciliter sa respiration si celle-ci est difficile, laborieuse, tout en veillant à maintenir une température ambiante confortable ni trop chaude (qui aggraverait la déshydratation), ni trop froide.

Coma diabétique : Former l’entourage aux gestes qui sauvent

L’entourage représente souvent la première ligne de défense face au coma diabétique. Les familles préparées réagissent plus efficacement en situation de crise.

Quelques éléments essentiels à enseigner aux proches :

  • Comment reconnaître les signes spécifiques d’hypoglycémie et d’hyperglycémie
  • L’utilisation du glucagon injectable (prescription systématique pour les diabétiques de type 1)
  • La lecture d’un lecteur de glycémie ou d’un capteur de glucose
  • Apprendre à communiquer efficacement avec les services d’urgence. Les informations à transmettre prioritairement sont le type de diabète, les traitements habituels et les valeurs de glycémie si disponibles.

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Présentation d'une femme buvant excessivement, car problème ADH et de diabète insipide

Traitements médicaux et prise en charge hospitalière

Prise en charge médicale du coma hypoglycémique

L’administration intraveineuse de glucose concentré (généralement du G30 % ou G50 %) constitue le traitement de première intention. Cette perfusion permet une remontée rapide de la glycémie en quelques minutes. Dans certains cas, l’injection de glucagon peut précéder cette perfusion, notamment si l’accès veineux est difficile.

Après la correction initiale, une surveillance étroite s’impose. D’ailleurs, il n’est pas rare que des « rebonds hyperglycémiques » surviennent, nécessitant parfois une adaptation temporaire du traitement habituel.

La durée d’hospitalisation varie selon la cause et la sévérité de l’épisode, mais aussi en fonction des antécédents du patient. Pour une hypoglycémie sans complication, 24 à 48 heures de surveillance peuvent suffire.

 

Traitement du coma hyperglycémique et de l’acidocétose

La prise en charge du coma hyperglycémique est plus complexe et nécessite généralement un séjour en soins intensifs :

La réhydratation massive constitue la première étape. Les patients présentant une acidocétose ou un syndrome hyperosmolaire ont souvent un déficit hydrique de 4 à 6 litres, voire plus. Cette réhydratation se fait progressivement pour éviter les déséquilibres électrolytiques.

L’insulinothérapie intraveineuse à débit continu permet de faire baisser petit à petit la glycémie. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’objectif n’est pas de normaliser rapidement la glycémie, mais plutôt de la réduire progressivement (environ 50 mg/dL par heure) pour éviter l’œdème cérébral.

 

Tableau : Comparaison des traitements selon le type de coma

ParamètreComa hypoglycémiqueComa hyperglycémique
Traitement initialGlucose IV 30-50 %Réhydratation + insuline IV
Durée moyenne de traitementMinutes à heures24 à 72 heures
Lieu de prise en chargeUrgencesSoins intensifs

Évaluation et traitement des complications associées

Le coma diabétique peut engendrer diverses complications qu’il faut activement rechercher et traiter :

  • Les complications neurologiques sont particulièrement redoutées. Un coma hypoglycémique prolongé peut entraîner des lésions cérébrales parfois irréversibles. Quant au coma hyperglycémique, il expose au risque d’œdème cérébral, surtout si la correction est trop rapide.
  • Les troubles électrolytiques, notamment les perturbations du potassium et du sodium, peuvent entraîner des troubles du rythme cardiaque potentiellement fatals. C’est pourquoi une surveillance cardioscopique est souvent mise en place.

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Coma diabétique : Prévention et suivi post-crise

Stratégies de prévention des récidives

Après un épisode de coma diabétique, la prévention des récidives devient prioritaire :

La réévaluation complète du traitement s’impose dans tous les cas. Il ne s’agit pas seulement d’ajuster les doses, mais parfois de changer de classe thérapeutique ou de modifier le schéma d’administration.

L’intensification de l’autosurveillance glycémique est fondamentale. Pour certains patients, la mise en place d’un système de mesure continue du glucose peut être salvatrice, particulièrement chez ceux qui présentent des hypoglycémies non ressenties.

 

Plan d’action personnalisé pour les patients à risque

Chaque patient ayant présenté un coma diabétique devrait disposer d’un plan d’action personnalisé :

  • Ce document, idéalement co-construit avec l’équipe soignante, définit clairement les seuils d’alerte et les actions à entreprendre selon les valeurs de glycémie. Il précise également quand et comment contacter les services d’urgence.
  • La personnalisation est essentielle. Par exemple, pour un patient âgé vivant seul, on pourra mettre en place une télésurveillance ou des appels réguliers par des aidants. Pour un adolescent, on privilégiera peut-être des applications mobiles de suivi partagé avec les parents.

 

Impact psychologique et réadaptation après un coma diabétique

L’impact psychologique d’un coma diabétique est souvent sous-estimé :

  • L’anxiété post-événement est quasi systématique, tant chez le patient que chez ses proches. Cette peur peut parfois conduire à des comportements contre-productifs, comme le maintien volontaire d’une glycémie élevée par crainte de l’hypoglycémie.
  • Un soutien psychologique spécialisé peut s’avérer nécessaire. Les groupes de parole entre patients ayant vécu des expériences similaires constituent souvent un complément thérapeutique précieux.
  • La reprise des activités habituelles doit être progressive et adaptée. Pour certains patients, des restrictions temporaires peuvent s’imposer (conduite automobile, activités à risque), mais l’objectif reste le retour à une vie normale.

Coma diabétique : La conclusion

Le coma diabétique, qu’il soit d’origine hypoglycémique ou hyperglycémique, représente une urgence médicale absolue. Sa prévention repose sur l’équilibre du traitement, une surveillance adaptée et une éducation approfondie du patient et de son entourage.

Retenez ces éléments essentiels : savoir reconnaître les signes précoces, agir promptement selon des protocoles précis, et mettre en place des stratégies préventives personnalisées après l’événement.

Si vous vivez avec un diabète ou accompagnez une personne diabétique, n’hésitez pas à discuter avec votre équipe soignante de la mise en place d’un plan d’urgence adapté. Cette préparation pourrait un jour faire toute la différence.

F.A.Q.

sur la glycémie

Quelle est la valeur normale de la glycémie post-prandiale ?

Une glycémie post-prandiale, c’est-à-dire, 2 heures après le repas, doit être inférieure à 1.40 g/L.

Que veut dire post-prandiale ?

« Post-prandiale » signifie période après le repas.